
Le panafricaniste Kemi Séba a été arrêté en France
Kemi Seba, activiste béninois et président de l’ONG Urgences panafricaines, a été interpellé le lundi 14 octobre 2024 à Paris. Il est connu pour ses positions virulentes contre l’Occident et la politique française en Afrique, qu’il critique ouvertement.
En 2016, il avait brûlé son passeport français lors d’une manifestation, et en juillet 2024, il a été déchu de sa nationalité française. Cette arrestation s’est produite dans un restaurant du 15e arrondissement de Paris alors qu’il était en compagnie de Cyrille Kamden, son bras droit.
Arrivé d’Espagne le 10 octobre, Kemi Seba a utilisé un passeport diplomatique nigérien pour entrer sur le territoire français. Ce passeport, mentionnant qu’il est « Conseiller spécial du CNSP » (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, junte militaire au Niger), lui avait été accordé par le général Abdourahamane Tani après la perte de sa nationalité française. Son lien avec la junte nigérienne ajoute une dimension diplomatique à cette affaire, qui pourrait compliquer davantage ses relations avec les autorités françaises.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est un ancien leader du groupuscule Tribu Ka, dissous par le gouvernement français en 2006 pour ses positions antisémites et racistes. Il a déjà été condamné à plusieurs reprises en France pour incitation à la haine raciale. Malgré ces condamnations, il continue de jouir d’une importante notoriété au sein des mouvements panafricanistes et est souvent au cœur de controverses, aussi bien en Afrique qu’en Europe.
À ce stade, le motif officiel de son interpellation n’a pas été précisé. Cependant, son passé sulfureux et ses liens avec des figures militaires africaines laissent supposer que l’affaire pourrait prendre une tournure politique. Kemi Seba, figure emblématique de l’activisme panafricain, reste un personnage controversé, suscitant des réactions diverses des deux côtés de la Méditerranée.