Crise de la transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire : un appel urgent au gouvernement

Crise de la transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire : un appel urgent au gouvernement

Les transformateurs nationaux de noix de cajou en Côte d’Ivoire ont lancé un cri d’alarme au gouvernement, mettant en garde contre une possible faillite imminente si des mesures de soutien ne sont pas mises en place rapidement. Dans une lettre adressée aux autorités, le Groupement des Transformateurs de Cajou Ivoiriens (GTCI) a exprimé un besoin crucial de renouvellement de l’accord d’approvisionnement et d’appui aux nationaux, soulignant la pression concurrentielle exercée par les exportateurs asiatiques sur le marché local des noix brutes de cajou.

La Côte d’Ivoire, leader mondial dans la production de cacao, a également émergé comme un acteur majeur dans le secteur de la noix de cajou ces dernières années. Cependant, malgré cette position, seuls quelques pourcentages de noix sont transformés localement. Les transformateurs locaux font face à une concurrence féroce de la part des exportateurs asiatiques, qui bénéficient de fortes subventions de leurs gouvernements respectifs, rendant la compétition très inégale.

Le GTCI, représentant cinq transformateurs nationaux avec une capacité annuelle de transformation de 41 000 tonnes et un investissement total de 15 milliards FCFA, a multiplié les appels à l’aide au gouvernement, soulignant le risque imminent de faillite si aucune action n’est entreprise. La demande principale du GTCI est le renouvellement de l’accord avec l’État garantissant un approvisionnement en noix de cajou brutes à hauteur de 20 % de leur capacité de transformation.

Alors que la saison d’achat 2024 se profile à l’horizon, les transformateurs nationaux se retrouvent dans une situation critique, ne pouvant faire face à la concurrence asiatique sans un soutien gouvernemental adéquat. Un membre du GTCI a souligné l’importance vitale de ce renouvellement, déclarant : « Sans ce renouvellement, il nous sera impossible de s’approvisionner et c’est la faillite assurée ».

Outre la nécessité de renouveler l’accord d’approvisionnement, les transformateurs nationaux réclament également une compensation pour les pertes subies, estimées à environ 7,5 millions de dollars, en raison des problèmes d’approvisionnement par le Conseil Coton Anacarde (CCA) au cours des deux dernières années.

La situation est d’autant plus préoccupante que plusieurs transformateurs nationaux ont déjà fait faillite depuis 2020, et récemment, une usine internationale a également dû cesser ses opérations. Les transformateurs soulignent le besoin urgent de subventions et de formation, similaire à ce qui a été mis en place dans d’autres pays comme le Vietnam, pour assurer la pérennité de l’industrie de la transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire.

Le gouvernement ivoirien, conscient des enjeux, envisage des mesures pour soutenir l’industrie, notamment en allégeant les charges fiscales et en fournissant des subventions. Cependant, les fonds publics sont soumis à une pression considérable en raison des subventions déjà en place pour le cacao et la noix de cajou.

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