
Crise au sein de la CEDEAO : Burkina Faso, Mali et Niger annoncent leur retrait
Dans un développement surprenant ce dimanche 28 janvier, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Colonel Assimi Goïta du Mali, et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani du Niger ont conjointement annoncé le retrait immédiat de leurs pays respectifs de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision marque un tournant dans les relations régionales et soulève des questions cruciales sur l’avenir de la coopération en Afrique de l’Ouest.

Le Capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir au Burkina Faso suite à un coup d’État en septembre 2022. Au Mali, le Colonel Assimi Goïta a pris les rênes du pays en août 2020, également par un coup d’État. Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a accédé au pouvoir au Niger dans des circonstances similaires en 2021. Ces changements de régime ont tous été marqués par des promesses de réforme et une lutte contre l’insécurité.
Le communiqué émis par ces leaders africains exprime une profonde déception envers la CEDEAO, l’accusant d’avoir dévié des idéaux panafricains de ses pères fondateurs. Ils soulignent une influence présumée de puissances étrangères sur l’organisation, ce qui, selon eux, trahit ses principes et menace la souveraineté des États membres.
Le cœur du litige repose sur la gestion de la lutte contre le terrorisme et l’insécurité dans la région. Les chefs d’État déplorent le manque de soutien adéquat de la CEDEAO dans cette bataille essentielle. Ils critiquent vivement l’organisation pour sa réaction aux mesures autonomes prises par les États, notamment les sanctions jugées “illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables”. Ces sanctions, perçues comme une double peine pour des populations déjà éprouvées par des années de violence terroriste, ont exacerbé les tensions.
Face à ce qu’ils qualifient d’“impasse persistante”, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont choisi de se retirer de la CEDEAO. Cette décision, bien que souveraine, soulève de multiples interrogations sur les dynamiques de pouvoir et la coopération régionale en Afrique. Elle met également en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les pays africains dans leur quête de stabilité et de sécurité.
Ce retrait représente un défi significatif pour la CEDEAO, une organisation régionale qui vise à promouvoir l’intégration économique et la stabilité politique en Afrique de l’Ouest. Il met en exergue les tensions entre les aspirations nationales et les objectifs régionaux, ainsi que les difficultés de naviguer dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe.
Le départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO pourrait avoir des répercussions à long terme sur la sécurité, le commerce et la coopération politique dans la région. Alors que les pays membres de la CEDEAO et les observateurs internationaux analysent les implications de cette décision, les yeux restent rivés sur l’évolution de la situation en Afrique de l’Ouest.
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi à la déclaration de retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger, annoncée par leurs chefs d’État respectifs. Dans un communiqué émis dimanche 28 janvier depuis son siège à Abuja, la CEDEAO exprime n’avoir pas encore reçu de notification formelle concernant cette intention.
Communique de la CEDEAO pic.twitter.com/UcIwAIuhGT
— Ecowas – Cedeao (@ecowas_cedeao) January 28, 2024
La commission réitère son engagement envers les principes de gouvernance démocratique et de l’ordre constitutionnel et indique travailler de manière assidue avec les pays concernés. Elle reste déterminée à trouver une solution négociée à ce qu’elle considère comme une impasse politique.