
Côte d’Ivoire: lorsque l’opposition se tire des balles dans les pieds à quelques mois de la présidentielle
La scène politique ivoirienne s’anime alors que l’élection présidentielle d’octobre 2025 approche à grands pas. Dans cette course au pouvoir, l’opposition semble éprouver des difficultés à trouver son unité et sa cohésion, se tirant parfois des balles dans les pieds.
Lors de l’investiture de l’ancien président Laurent Gbagbo comme candidat du Parti des Peuples Africains- Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a ouvertement lancé des piques à Tidjane Thiam quant à sa volonté de diriger la Côte d’Ivoire, soulignant le besoin d’hommes politiques plutôt que de banquiers pour diriger le pays. Même si le tire a été rectifié par la direction de son parti, nombreux sont les partisans de Tidjane Thiam qui ont du mal à avaler cette pilule.
Pendant ce temps, Simone Gbagbo, l’ex première dame, Présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC) semble militer pour un intérêt personnel, cherchant désespérément à regagner l’attention de son époux qui semble être passé à autre chose. De son côté, Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), se trouve en désaccord avec son ancien mentor et cherche désormais à construire son propre avenir politique, précisant lors de sa rencontre avec ses partisans le dimanche 12 mai 2024 à Yamoussoukro que 2025 ne fera pas sans lui.
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) quant à lui, est secoué par des problèmes internes depuis l’accession de l’ingénieur Tidjane Thiam à la tête du parti septuagénaire. Cela s’est fait sentir lors de la rencontre manquée de Tidjane Thiam avec ses partisans à Yamoussoukro, l’un des bastions historiques et mythiques du parti dirigé pendant de longues années par feu Henri Konan Bédié. Ces conflits internes fragilisent davantage l’opposition dans un contexte où les Ivoiriens sont confrontés à de nombreux défis économiques croissants, exacerbés par une inflation galopante et une série d’augmentation des factures qui alimentent les craintes et les tensions au sein de la société.
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) d’Affi N’Guessan, targué de ramer à contre courant, se désole toujours que l’ancien président Laurent Gbagbo soit toujours impliqué dans le marigot politique en vue de brigué un mandat présidentiel. Lors de l’émission sans réserve sur les antennes de la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI) Pascal Affi N’guessan a exprimé son souhait de voire Laurent Gbagbo à la retraite.
Alors que l’opposition peine à s’unir et porter haut les tares des populations déjà exténuées, le pouvoir en place, lui, renforce sa position et soutient une fois de plus la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat présidentiel. Cette décision est perçue comme une tentative de consolider le statu quo politique, mais suscite également des critiques de la part de ceux qui s’inquiètent de la concentration du pouvoir et de l’absence de renouvellement de la classe politique.
Dans ce climat de rivalités politiques et de tensions sociales, l’avenir politique de la Côte d’Ivoire semble incertain. La nécessité de taire les guéguerres intestines et l’instauration d’un leadership fort et visionnaire est plus que jamais pressante afin de conduire les populations ivoiriennes vers des lendemains meilleurs.