
Côte d’Ivoire: Interpellation du ministre Joël N’guessan/ voici les vraies raisons
Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme et ex-porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a été interpellé et placé en garde à vue à la préfecture de police d’Abidjan. Cette arrestation survient au lendemain de propos critiques tenus par l’homme politique à l’encontre de la justice ivoirienne, relativement à la radiation des principaux opposants à savoir : l’ancien Président Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Président du PDCI, Charles Blé Goudé du COJEP et l’ancien bras droit du régime actuel, Soro Guillaume.
Une tribune controversée
Dans une tribune publiée le mardi 17 juin 2025 et largement relayée par la presse nationale, Joël N’Guessan a mis en garde contre les conséquences de l’exclusion de certains acteurs politiques du processus électoral. Il a déclaré :
« L’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national. »
Allant plus loin dans ses accusations, il a directement mis en cause une partie du corps judiciaire ivoirien :
« Ce sont certains magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus. Ce n’est pas moi qui ai décidé de ne pas délivrer un certificat de nationalité ivoirienne à Tidjane Thiam. Ce sont eux. »
Et d’ajouter :
« Si demain, il y a des troubles, ce seront les magistrats les responsables, pas les hommes politiques. »
Interpellation et accusations
Convoqué le mercredi 18 juin 2025 à la préfecture de police d’Abidjan, Joël N’Guessan y a été entendu avant d’être placé en cellule. Selon des sources proches du dossier, il devrait être présenté ce jeudi 19 juin devant le procureur de la République au tribunal d’Abidjan-Plateau.
L’ancien ministre est poursuivi notamment pour outrage à magistrat, ainsi que pour d’autres infractions non encore spécifiées.
Une affaire à forts enjeux politiques
Cette interpellation intervient dans un contexte politique tendu à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Plusieurs figures de l’opposition, dont Tidjane Thiam, ont récemment vu leur participation compromise, en raison de contestations sur leur nationalité ou de radiations administratives.
La prise de position publique de Joël N’Guessan, bien qu’inhabituelle au sein du camp présidentiel, relance le débat sur l’indépendance de la justice et la transparence du processus électoral.