
Climat : La Côte d’Ivoire face à la menace invisible des émissions de gaz à effet de serre
Alors que la Côte d’Ivoire intensifie ses efforts pour lutter contre le changement climatique, plusieurs impacts cachés des émissions de gaz à effet de serre continuent de menacer ses écosystèmes et ses populations. Entre dégradation des sols, désertification et problèmes de santé publique, ces conséquences alarmantes nécessitent des actions urgentes. Quelles solutions pour inverser la tendance et garantir un avenir durable ?
Le premier rapport d’évaluation des actions climatiques de la Côte d’Ivoire, présenté le 9 octobre 2024, a mis en lumière les engagements et les efforts du pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Bien que ce rapport soit un grand pas vers la transparence climatique, plusieurs impacts néfastes liés aux émissions de GES n’y sont pas mentionnés, notamment en ce qui concerne les effets indirects et les conséquences à long terme. Nous ferons donc une simple analyse des impacts supplémentaires et des propositions d’actions concrètes pour atténuer ces effets.
En Côte d’Ivoire, l’augmentation des émissions de GES entraîne des perturbations au niveau des écosystèmes. Les changements climatiques modifient les cycles saisonniers, affectant la biodiversité, la migration des espèces, et favorisant l’apparition d’espèces invasives qui perturbent l’agriculture et les systèmes naturels.
L’agriculture intensive, couplée aux émissions industrielles et à la déforestation, amplifie la dégradation des sols, rendant certaines zones agricoles non productives. Cela accélère le phénomène de désertification, particulièrement dans les régions du nord de la Côte d’Ivoire.
La hausse des GES entraîne une détérioration de la qualité de l’air dans les zones urbaines à cause de la pollution industrielle et automobile. L’exposition prolongée aux particules fines et à d’autres polluants atmosphériques aggrave les maladies respiratoires, cardiaques, et augmente les risques de mortalité prématurée.
Pour faire face à ces dangers invisibles le gouvernement a mis en place plusieurs actions, avec pour objectif vision 2030 une réduction de 30,41% des gaz à effet de serre. Mais en attendant, dans l’immédiat, des actions plus simples avec de gros impacts peuvent être faites.
Pour lutter contre la déforestation, il est crucial d’établir des projets nationaux de reboisement impliquant les communautés locales. La plantation d’arbres à grande échelle peut à la fois améliorer la qualité de l’air, protéger les sols et restaurer la biodiversité.
Aussi,le gouvernement devrait intensifier ses efforts pour promouvoir l’adoption des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et l’hydroélectricité. La promotion des kits solaires et la subvention des énergies alternatives pour les industries sont des étapes clés pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Encourager l’investissement dans des infrastructures vertes, comme les bâtiments à haute efficacité énergétique et les transports publics électriques, permettrait de réduire les émissions provenant du secteur urbain. La mise en place de solutions de mobilité durable et de politiques favorisant les véhicules électriques est cruciale.
Une campagne de sensibilisation massive sur les effets du changement climatique et les gestes écologiques simples à adopter au quotidien est nécessaire. Les citoyens doivent être informés et mobilisés pour agir de manière durable, tant sur le plan individuel que collectif.
Enfin, des programmes de formation sur la gestion des risques climatiques et la mise en place de systèmes d’alerte précoce dans les zones vulnérables aideraient les populations à mieux s’adapter aux impacts du changement climatique.
Face à l’urgence climatique, la Côte d’Ivoire doit accélérer la mise en œuvre de stratégies innovantes et inclusives pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Ces mesures, associées à une collaboration internationale, peuvent protéger le pays des impacts dévastateurs à long terme et garantir un développement durable respectueux de l’environnement.
Osée OUANG, Communicant, Vice-président du CJPASA