RDC : Plusieurs ambassades mises à feu

RDC : Plusieurs ambassades mises à feu

Des manifestations d’une rare violence ont éclaté ce mardi à Kinshasa, où des jeunes Congolais ont attaqué plusieurs représentations diplomatiques étrangères. Les ambassades de l’Ouganda, du Rwanda, des États-Unis, de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et du Japon ont été ciblées, certaines étant incendiées.

Selon plusieurs sources concordantes, les manifestants accusent ces pays de soutenir la déstabilisation de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) avec la complicité du Rwanda, facilitant ainsi le pillage des ressources minières du pays au profit des industries occidentales.

Dans la foule en colère, un manifestant a comparé le rôle du Rwanda dans la région à celui d’Israël au Moyen-Orient, suggérant qu’il s’agirait d’un instrument au service des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN. Selon lui, cette ingérence dure depuis des décennies et vise à maintenir la RDC dans une instabilité chronique. Les attaques contre les ambassades symbolisent le rejet d’une partie de la population congolaise envers les puissances étrangères jugées complices de Paul Kagame et du M23, groupe rebelle actif dans l’est du pays.

Pendant que la situation s’embrasait à Kinshasa, les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23 s’intensifiaient autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Depuis le 23 janvier, les rebelles ont progressé sur plusieurs axes et ont pénétré dans la ville le dimanche 28 janvier. Désormais, ils en contrôlent les points stratégiques. Les bilans hospitaliers font état d’au moins 17 morts et de 370 blessés dans les combats de lundi.

Face à la gravité des événements, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence dimanche et a condamné « le mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC. L’Union africaine a également pris position en appelant les rebelles du M23 à déposer les armes et en réaffirmant son attachement à l’intégrité territoriale du pays. Malgré ces condamnations, la situation sur le terrain reste incertaine, et le gouvernement congolais peine à contenir l’avancée des rebelles.

À Kinshasa, les tensions ne faiblissent pas. En plus des attaques contre les ambassades, des pillages ont été signalés dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à Limete et à La Gombe. Félix Tshisekedi a convoqué une réunion d’urgence avec les représentants des institutions du pays et devrait s’adresser à la nation dans les heures à venir. L’opinion publique congolaise, excédée par l’inaction de la communauté internationale face aux incursions du M23, semble déterminée à faire entendre sa colère.

Sur le front militaire, les affrontements à Goma ont coûté la vie à plusieurs soldats sud-africains, déployés sous la bannière de la force régionale SAMIDRC. Avec la perte de quatre nouveaux soldats ce mardi, le contingent sud-africain, qui compte près de 2 900 hommes, subit de lourdes pertes. Malgré ces difficultés, l’armée congolaise tente de résister, tandis que la communauté internationale reste divisée sur les actions à entreprendre pour endiguer cette nouvelle crise sécuritaire en RDC.

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