
Cameroun: le Roi Paul Biya de retour, après plusieurs semaines d’absence
Ce lundi 21 octobre, la télévision camerounaise CRTV a diffusé une émission spéciale depuis les rues de Yaoundé pour couvrir le retour du président Paul Biya. Les forces de l’ordre étaient déployées le long des principaux boulevards de la ville pour encadrer l’événement.
« Le président de la République est de retour. Notre père est là. C’est un grand soulagement. Nous sortons d’un étouffement, nous étions en train de mourir à petit feu. Mais avec sa présence, nous revivons », déclare Martin Owono, président de la sous-section du RDPC de Voutessi II, située dans le sud du Cameroun.
Après avoir parcouru 200 kilomètres pour assister à ce retour à Yaoundé, après 50 jours d’absence inexpliquée de Paul Biya, Martin Owono ajoute : « Nous sommes comme des phénix renaissant de nos cendres. Notre père est revenu, et le combat va continuer. Le président de la République incarne la paix, l’unité nationale, la force au travail, la discipline et le vivre-ensemble. »
Cependant, ce retour intervient dans un contexte marqué par des rivalités au sommet de l’État, liées à la question de la succession de Paul Biya, souvent donné pour mort par ses détracteurs durant son long séjour en Suisse.
Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, se trouve actuellement en conflit avec Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’avec le ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismaïl Bidoung Pkwatt, au sujet d’une dette de redevances de droits d’auteur due aux artistes par la CRTV. Par ailleurs, le procès attendu dans l’affaire de l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo dévoile d’autres affrontements entre factions au sein du pouvoir. D’un côté, Ferdinand Ngoh Ngoh et ses proches, de l’autre, le directeur du cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo, le ministre de la Justice Laurent Esso, et le ministre des Finances Louis Paul Motaze.
Michèle Ndoki, avocate et femme politique, appelle de son côté Paul Biya à renoncer à un nouveau mandat, soulignant que le pays se prépare à une transition inévitable. Maitre Tsapy Joseph Lavoisier, avocat et figure politique, souligne : « Les différents camps vont s’affronter dans ce procès, si jamais il a lieu. Tout le monde sait que le chef de l’État est encore en vie, mais il ne tiendra plus longtemps. Au lieu de permettre une transition constitutionnelle, les rivalités se jouent au sommet de l’État. »